La danse classique, si elle est bien sentie et bien enseignée, a toutes les chances d’être un art complet. Elle fait intervenir les muscles profonds du corps, notamment le périnée, la respiration (diaphragmatique). En cherchant à travers ses sensations l’axe du corps et le placement du bassin, l’élève apprend à se centrer. Les jeunes gens manquent de repères, ils ont besoin d’être guidés et soutenus.
Il y a des enseignants qui ont appris comment enseigner et qui n’ont rien à enseigner. L’action pédagogique est le fait de l’élève qui est le sujet de cette action. Le professeur n’est pas l’objet. On met les enfants à l’école de danse pour susciter en eux un désir, puis leur donner les moyens de réaliser ce désir, mais c’est moins évident qu’il n’y paraît. Mettre en contact avec la danse ne signifie pas mettre en contact avec la barre mais avec le non-dit, le « je ne sais quoi », avec l’indicible, l’inexprimable. Il faut du temps. Dans ce cas ce n’est plus la danse qui est l’objectif mais l’élève.
Improvisation, interprétation, créativité sont souvent remises à plus tard c’est à dire jamais. Avant de faire de la danse classique il faut respecter le tempo de la musique, savoir démarrer un pas, respirer, respecter les phrases de la musique, écouter la musique. Savoir les mettre en appétit, ne pas leur servir ce qu’ils aiment : aspiration, attrait, curiosité, désir, passion et soif.
Un bon prof doit avoir de la culture et être compétent, avoir de l’intuition et la flamme. L’examen n’est pas pour juger mais est valorisant, construit, fabrique, modèle, où l’on ne triche pas.
Je dois donner aux élèves le désir de danser. Je ne peux enseigner que ce que je suis. L’expérience, plus de 40 ans d’enseignement, la synthèse de toutes les techniques que j’ai travaillées font que j’ai une approche différente des autres enseignants.
En quoi mon travail est-il différent ?
Je suis plus à l’écoute des élèves de par ma formation de psychosomatothérapeute parallèle au travail d’enseignant et il y a mon travail de chorégraphe. De plus… J’ai gardé mon âme d’enfant.